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Nythamar DE OLIVEIRA «Les affects en tant qu’émotions et sentiments sociaux chez Spinoza»

Dans la troisième partie de l’Éthique, Spinoza affirme que les êtres humains suivent l’ordre de la nature, car ils ont une nature causale similaire à celle d’autres objets ordinaires, et que la psychologie humaine est donc à l’origine des concepts moraux, y compris les concepts de bien, de mal, de vertu et de perfection. Suivant le tournant neuroscientifique de la philosophie de l’esprit et de la psychologie, et en discussion avec les thèses de Antonio Damasio, Frédéric Lordon, Vladimir Safatle, et Jesse Prinz, je propose de refondre la théorie des affects de Spinoza afin de rendre compte du rôle des émotions et des sentiments sociaux dans la philosophie politique aujourd’hui. Je soutiendrai que Damásio et Prinz parviennent tous deux à montrer que, tout en suivant Spinoza, l’homéostasie sociale plutôt que le volontarisme individuel et le cerveau social plutôt que l’esprit solipsiste sont ce qui doit rendre compte d’une théorie de la normativité fondée sur des bases scientifiques, alors que les versions atténuées du naturalisme se rencontrent à mi-chemin avec des conceptions mitigées de la normativité dans un constructivisme social faible, dans la mesure où les processus d’évolution sociale sont guidés par des revendications normatives, à la fois réflexives et sociales. N.d.O.

Nythamar DE OLIVEIRA est est Professeur titulaire en éthique et en philosophie politique à l’Université Pontificale Catholique de Porto Alegre, au Brésil (PUCRS), membre du Conseil National de la Recherche (CNPQ), Coordinateur d’un groupe de recherche en neurophilosophie à l’Institut du cerveau (InsCer), rédacteur en chef du journal de philosophie Veritas et membre du comité de bioéthique clinique de l’hôpital S. Lucas de PUCRS. Il est l’auteur d’un Tractatus Practico-Theoreticus (Porto Alegre, 2016), d’un Tractatus Politico-Theologicus (Porto Alegre, 2016) et d’un Tractatus Ethico-Politicus(Porto Alegre, 1999), ainsi que d’un ouvrage sur Rawls (2003) et d’un ouvrage sur Foucault (2012).