Programme 2021-2022

-Jeudi 18 novembre 2021, 18h-20h, Université Paris 8, Maison de la Recherche, Salle A2 201, Christophe MIQUEU (INSPE Aquitaine / EA SPH) : « Spinoza, républicain moderne ? »

-Jeudi 9 décembre 2021, 18h-20h, Université Paris 8, Maison de la Recherche, Salle A2 204, Marta Libertà DE BASTIANI (Université Roma Tre) : « Les Lettres de Spinoza : histoire, philosophie et langage ».

-Jeudi 10 février 2022, 18h-20h, Université Paris 8, Maison de la Recherche, Salle A2 204, Yves-Charles ZARKA (Université Paris Descartes) : « Ce que le Traité Théologico-Politique doit au Léviathan : Les objectifs de Spinoza ».

-Jeudi 10 mars 2022, 18h-20h, Université Paris 8, Maison de la Recherche, Salle A2 204, Nythamar DE OLIVEIRA (PUCRS, Porto Alegre) : « La question de la tolérance chez Spinoza ».

-Jeudi 14 avril 2022, 18h-20h, Université Paris 8, Maison de la Recherche, Salle A2 204, Stéphane VINOLO (Université Pontificale, Quito) : « Le don de Dieu : Spinoza et Jean-Luc Marion ».

-Jeudi 5 mai 2022, 18h-20h, Université Paris 8, Maison de la Recherche, Salle A2 204, Mogens LAERKE (INSHS CNRS, Maison Française d’Oxford) : « Spinoza et la liberté de philosopher ».

-Jeudi 2 juin 2022, 18h-20h, Université Paris 8, Maison de la Recherche, Salle MR 002, Jacques RANCIÈRE : Sous réserve, Titre à préciser.

Séminaire organisé par Charles Ramond, Jack Stetter, Mario Donoso, Xudong Zheng et Nicolas Mathey, avec le soutien de l’EA 4008 LLCP. 02, rue de la Liberté, Saint-Denis (93). Métro « Saint-Denis Université ». Les conférences sont en français. Entrée libre. Se munir d’une pièce d’identité.

Henri Atlan (16/05/2018)

SÉMINAIRE SPINOZA À PARIS 8, 2018-2019

JEUDI 16 MAI 2019, 18H-20H

Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis, Salle J004

Henri ATLAN : « Spinoza et la biologie contemporaine »

"Les avancées de la biologie contemporaine posent de façon nouvelle des problèmes philosophiques anciens. Ceux des rapports entre le vivant et l’inanimé, entre le corps et l’esprit, l’erreur et la vérité, sont les plus évidents. La philosophie de Spinoza, bien que datant du 17e siècle, apporte à ces problèmes des solutions plus pertinentes que la plupart des philosophies plus récentes développées dans les siècles qui l’ont suivie. En retour, les acquis actuels des sciences physiques et biologiques, notamment des neurosciences cognitives, permettent de porter un nouveau regard sur certaines notions propres à la philosophie de Spinoza, telles que sa « petite physique », la nature cause de soi, la notion de matière, l’essence des choses, et les genres de connaissance, qui acquièrent de ce fait un surcroît d’actualité." H.A.

Henri ATLAN est professeur émérite de biophysique aux universités de Paris 6 et de Jérusalem, ancien chef de Service de biophysique à l'hôpital de l'Hôtel Dieu à Paris, fondateur du Centre de recherches en biologie humaine à l’hôpital Hadassah de Jérusalem, et directeur d’études honoraire à l’EHESS, Paris. Il est l’auteur d’une théorie de la complexité et de l’auto-organisation, de nombreux travaux en biologie cellulaire et immunologie, en intelligence artificielle, en philosophie et éthique de la biologie. Dernières publications : Le Vivant post-génomique ou Qu’est-ce que l’auto-organisation ? (Odile Jacob, 2011), Croyances, (Autrement, 2014) et Cours de philosophie biologique et cognitiviste. Spinoza er la biologie actuelle (Odile Jacob, 2018 ).

Pedro Lomba (11/04/2019)

Pour la prochaine séance du Séminaire ce jeudi 11 avril (18h-20h, Université Paris 8, salle J004), nous avons le plaisir de reçevoir Pedro LOMBA pour une conférence intitulée: « Une athéologie du politique. Lecture schmittienne de l’anti-cartésianisme de Spinoza ». Voici son argumentaire:

Le but de cette conférence est la reconstruction des analyses que fait Carl Schmitt de l’âge classique et des virtualités herméneutiques du concept de “théologie politique”, de façon à souligner la continuité entre la théorie politique schmittienne et sa conception de l’histoire. L’idée de conflit, et de conflit théorique, sera essentielle pour comprendre cette philosophie de l’histoire (de la philosophie), ce qui apparaît clairement dans l’analyse des philosophies de Descartes et de Spinoza. Elle permettra surtout de comprendre l’inactualité de la pensée de Spinoza dans un siècle éminemment cartésien, car si la métaphysique du français sert tout naturellement à la consolidation ou au fondement philosophique de ce que Schmitt appelle “théologie politique”, celle de Spinoza doit être comprise comme sa négation la plus radicale, c’est-à-dire comme la prémisse théorique d’une vraie “a-théologie politique”. PL.

Pedro LOMBA enseigne l’Histoire de la philosophie à l’Universidad Complutense de Madrid. Il est l’auteur de Márgenes de la modernidad. Libertinismo y filosofía en el siglo XVII (Madrid, 2014), Ciudad iberoamericana y representación (Madrid, 2017), ainsi que de traductions et éditions de Descartes, Spinoza, Pierre Bayle ou Étienne de La Boétie.

Jack Stetter (28/03/2019)

Pour la prochaine séance de Spinoza à Paris 8, Jack Stetter, membre de l'équipe du Séminaire, fera un exposé intitulé: « François Lamy : une réfutation cartésienne de l’Éthique ». La séance aura lieu ce jeudi 28 mars de 18h-20h dans la salle J004 à l'Université Paris 8 (ligne 13, 'Saint-Denis Université') et reste ouverte à tous. Voici l'argumentaire, et à très bientôt:

“François Lamy (1636-1711), moine Bénédictin et Cartésien avéré, publia en 1696 Le nouvel athéisme renversé, première réfutation détaillée et développée de l’Éthique en français. Regrettablement cantonnée dans la littérature secondaire, son œuvre anti-spinoziste est riche d’informations historiques et philosophiques. En particulier, ses analyses apportent d’utiles éclairages sur un certain nombre de présupposés cartésiens présents dans la première phase de la réception critique de Spinoza au 17ème siècle. Je donnerai d’abord quelques indications sur la vie de Lamy et sur la réception controversée de Spinoza en France dans les années 1680 et 1690. Je présenterai ensuite un argument central de la réfutation de Lamy, à savoir l’objection cartésienne selon laquelle la théorie spinoziste de l’indépendance conceptuelle des attributs est incompatible avec le monisme de la substance. Comparant l'objection de Lamy avec les questions adressées à Spinoza par ses correspondants de Vries et Tschirnhaus, je montrerai qu’elle est la réponse la plus solide dont dispose Spinoza sur ce point vis-à-vis de Lamy. Pourtant, cette réponse repose sur sa conception très particulière de Dieu. Ainsi, en conclusion, j’aborderai la critique de Lamy selon laquelle la définition de Dieu, chez Spinoza, implique une pétition de principe, et je montrerai ce que cette critique nous dit des motifs principaux de la première réfutation française de l’Éthique.” JS.

Jack Stetter est Doctorant (Contractuel puis ATER) en Philosophie à l’Université de Paris 8. Il travaille sur l’histoire de la philosophie du 17ème siècle, et sa thèse s’intitule « Spinoza’s Substance Monism Contextualized / Le monisme de la substance spinoziste en contexte ». Il a publié des articles sur le Traité Politique de Spinoza et sur la métaphilosophie de Deleuze, et édité avec Charles Ramond Spinoza in Twenty-First-Century American and French Philosophy (London : Bloomsbury, 2019). Il fait partie du Comité Scientifique et d’Organisation du Séminaire Spinoza à Paris 8, dont il est un des membres fondateurs.

Mª Luisa De La Cámara (14/03/2019)

Pour la prochaine séance du Séminaire (le jeudi 14 mars), nous avons le plaisir d'inviter María Luisa De La CÁMARA pour une conférence intitulée « Spinoza tragique »:

"Il s’agira de réfléchir sur le tragique chez Spinoza, à l´écart du mythe d´un philosophe à la joie rayonnante. Au jour nouveau de la modernité, Spinoza et sa philosophie peuvent représenter le conflictuel. Nous proposerons de distinguer une « joie tragique et aurorale » et une « raison chorale ». Spinoza sera vu comme une sorte d´Antigone de l´âge classique. Le conflit est d’abord bien présent dans sa biographie. Spinoza ne s´est pas suicidé certes, mais son immolation symbolique décuple les effets de sa mort civile. D’autre part, au cœur de la philosophie de Spinoza, les affects seront envisagés comme des conflits tragiques –le tragique étant ici entendu comme une nécessité immanente à la vie humaine –ce qui arrive à tous et pas seulement aux héros. Enfin, le spinozisme sera vu comme le lieu de la tragédie de l´« Ontopotentialogie », de la substance unique à puissance infinie, et de la connaissance. Nous nous demanderons en quel sens on pourrait parler d’une « ontologie tragique » chez Spinoza. Sans substance, pas de modes. Et sans modes, pas d´être !" ML DLC.

Mª Luisa de la Cámara enseigne l’Épistémologie des sciences sociales, l’Éthique civique et sur Modernité-Postmodernité à la Faculté des Lettres de l'Université de Castilla-La Mancha. Elle a intégré des groupes de recherche en Espagne (Projet « Galeno latino » / « Galien Latin »), en France (prof. invitée par l´ENS Lyon en 2014), au Portugal et en Italie. Elle coordonne le Boletín de Bibliografía Spinozista (Anales del Seminario Historia de la Filosofía). Publications en co-édition : El gobierno de los afectos en B. Spinoza (2007) ; Spinoza : De la física a la historia (2008) ; Spinoza y la Antropología en la Modernidad (2017) ; La encrucijada de los afectos. Ensayos spinozistas por Eugenio Fernández (2018).

Spinoza in Twenty-First-Century American and French Philosophy

Chers Amis de Spinoza,

Dans le cadre du Séminaire Spinoza à Paris 8 a eu lieu en juin 2016 le Colloque International Spinoza France États-Unis.

Nous sommes heureux de pouvoir annoncer aujourd’hui la parution du volume *Spinoza in Twenty-First Century American and French Philosophy* (London: Bloomsbury Academic, 2019).

Pour plus d'informations, dont la table des matières et la liste des contributeurs, veuillez visiter le site de Bloomsbury:

https://www.bloomsbury.com/…/spinoza-in-21st-century-ameri…/

Bonne lecture à tous!

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Knox Peden (29/11/2018)

Pour la prochaine séance du Séminaire Spinoza à Paris 8 nous avons le grand plaisir d’accueillir Knox Peden. La séance aura lieu à l’Université Paris 8 dans la salle J004 de 18h-20h. Elle est ouverte à toutes et á tous. Pour plus d’informations, voir: www.spinozaparis8.com

”Dans l’histoire moderne de la pensée politique, la tradition dite « réaliste » s’oppose au libéralisme par l’accent mis sur les dynamiques du pouvoir aux dépens d’un souci pour le rôle de la morale dans la politique. Aujourd’hui on dit que le réalisme qui était au centre de la discipline universitaire américaine des Relations Internationales pendant la guerre froide a ses racines dans la pensée européenne de l’entre-deux-guerres et en particulier la théologie politique de Carl Schmitt. L’idée est que ce réalisme est réactionnaire au fond et que les mutations dans l’histoire du réalisme – du réalisme classique de Hans Morgenthau au réalisme structural de Kenneth Waltz – ne changent rien à ce trait. Il est évident que les questions concernant la sécularisation de la politique et le rôle de la normativité dans la pensée politique sont en jeu dans cette histoire des idées. Le point de départ de cette intervention est la comparaison que Waltz a établi dans ses œuvres de jeunesse entre la pensée politique d’Augustin et celle de Spinoza. En suivant le théologien américain Reinhold Niebuhr, qui a soutenu qu’Augustin avait été le premier réaliste politique, Waltz estime que les deux sont d’accord dans leur compréhension de la politique et de la psychologie humaine, tandis que l’un poursuit une route théologique et l’autre une route empirique. C’est un jugement ambigu. Mais il n’en reste pas moins que, hormis les proximités supposées de leur visions, leurs métaphysiques sont tout à fait incommensurables. Tout cela revient à poser la question de la possibilité d’un réalisme séculaire, c’est-à-dire la possibilité du spinozisme politique.” — KP.

Knox PEDEN est Gerry Higgins Lecturer in the History of Philosophy à l’Université de Melbourne. Il a publié Spinoza Contra Phenomenology : French Rationalism from Cavaillès to Deleuze (Stanford University Press, 2014), et il est auteur d’articles sur le spinozisme, l’histoire de la pensée française, et la théorie et la politique de l’historiographie.

Blandine Kriegel (07/11/2018)

RAPPEL:

Demain c’est la toute première séance de l’année du Séminaire, pour laquelle on accueille Blandine Kriegel (18H, Salle J004, Uni. Paris 8). Voici l’argumentaire de son exposé, intitulé “Spinoza, l’autre voie”:

”Longtemps, Spinoza a été considéré comme marginal, archaïque, et même « médiéval ». Sa philosophie est, en effet, étrangère à la voie moderne principale portée par Descartes, Kant, Hegel, celle de la philosophie du sujet et de l’esprit qui a exalté le « je pense » et valorisé la volonté. Un sujet bientôt élargi à des identités collectives et démiurgiques – le peuple, la classe, quelquefois la race – pour promouvoir avec la volonté de puissance « le maître et possesseur de la nature ». Ce parcours subjectiviste, qui aboutit à « Dieu est mort » et à une vie humaine « par-delà le bien et le mal », a suscité dans la montée du nihilisme la crise de la modernité. Mais si, à côté du logiciel classique d’analyse de la modernité, la philosophie de Spinoza dessinait une autre voie, plus juste, plus actuelle, plus proche de nos interrogations ? Que nous apprend-elle sur la démocratie, la puissance de l’homme et de la nature ? À travers sa formation et sa biographie, sa philosophie politique, sa conception de Dieu, de la nature humaine et de ses affects, des chemins de la servitude et de la liberté, et sa conception de la nature, il s’agira de dégager cette « autre voie ».”

Blandine KRIEGEL, philosophe, Professeur émérite des Universités (Nanterre), a été Présidente du Haut Conseil à l’Intégration et membre du Comité Consultatif National d'éthique. Ses nombreux ouvrages en philosophie politique et en philosophie du droit sont l’objet d’une reconnaissance internationale. Elle a publié à l’automne 2018 Spinoza. L’autre voie, aux éditions du Cerf.


Toni Negri (14/06/2018)

Ce jeudi 14 juin de 18h-20h à l'Université Paris 8, Salle C 022, nous aurons le grand honneur et plaisir de recevoir Antonio NEGRI pour une dernière conférence de l'année du Séminaire, intitulée: « Quelques réflexions sur la peur chez Spinoza ». À très bientôt à tous!

"La peur (et l’espérance), fantômes incertains de la raison, signes d’une âme impuissante ? Pour vivre sous le commandement de la raison, il faut s’être placés au-delà de la peur (et de l’espérance). Est-ce seulement possible ? Avec Spinoza, au-delà de la peur." TN.

Antonio Negri, dit « Toni » Negri, est né en 1933. Professeur de philosophie du droit à l’Institut de Science Politique de l’université de Padoue, dont il deviendra le directeur, il a été un des leaders de la contestation sociale et politique dans les années 1960 et 1970 en Italie. Il est l’une des figures centrales de la lecture « opéraïste » du marxisme. Son travail est consacré aussi bien à des études de philosophie politique (Descartes, Hegel, Leopardi, Spinoza, Marx, Foucault, etc.) que, depuis une vingtaine d’années, à l’analyse du phénomène de la globalisation (avec quatre volumes co-écrits avec l’universitaire américain Michael Hardt : Empire, Multitude, Commonwealth, et Assembly, pour Harvard University Press puis plus récemment pour Oxford University Press). Sur Spinoza, il est notamment l’auteur de L’anomalie sauvage, puissance et pouvoir chez Spinoza (Feltrinelli, 1981, tr. fr. PUF 1982, rééd. Amsterdam 2007), Spinoza subversif, variations (in)actuelles (Kimé, 1994), Spinoza et nous (Galilée, 2010).

Recension de M. Rovère par S. Nadler

 

À lire -- un court texte très intéressant de Steven Nadler, biographe de Spinoza et ami du Séminaire, au sujet du livre 'Le Clan Spinoza' de Maxime Rovère, paru en 2017 chez Flammarion:

http://www.laviedesidees.fr/L-affaire-Spinoza.html

Yves Citton (17/05/2018)

Voici le résumé de notre invité Yves Citton pour la prochaine séance du Séminaire (ce jeudi 17 mai de 18h-20h, salle 414 de la MSH Paris Nord, métro ligne 12, sortie 'Front Populaire'), intitulée: « Spinoza médiologue ? Spinoza écologue ? Discussion de Ethique, II, 14-29 »

« Cette conférence proposera une réflexion sur le statut à accorder à l’interaction entre médialité et naturalité au sein d’une pensée spinoziste. On commencera par revenir à l’expression « Deus sive natura » pour retourner l’interprétation dominante qui en a été faite depuis deux siècles : on se demandera si une certaine écologie profonde ne nous invite pas, à juste titre, à remettre quelque chose comme du respect religieux dans notre rapport à « la nature ». On poursuivra en essayant de comprendre où situer les objets générés par les pratiques de médialité humaines au sein de la nature, en se basant cette fois sur une interprétation rapprochée d’Ethique II, 14-29. Si tout ne se passe pas trop mal, on devrait pouvoir rassembler ces deux questionnements dans une réflexion spéculative sur les rapports à tisser aujourd’hui entre médiologie et écologie à partir d’une certaine inspiration spinoziste. Un autre titre pour cette réflexion (encore tâtonnante) pourrait être : « Faut-il croire en la nature ? » YC.

Yves Citton est professeur de littérature et media à l’Université Paris 8, après avoir enseigné à l’Université Grenoble Alpes et à l’Université de Pittsburgh. Il co-dirige la revue Multitudes et a publié récemment Médiarchie (2017) et Pour une écologie de l’attention (2014) aux éditions du Seuil, ainsi que Zazirocratie (2011) et Mythocratie (2010) aux Editions Amsterdam. Ses articles sont en accès libre sur www.yvescitton.net.

Daniel Garber (12/04/2018)

Pour la prochaine séance du Séminaire ce jeudi 12 avril (18h-20h), nous avons le grand honneur de recevoir Daniel Garber pour une conférence au sujet de Spinoza et sa théorie de la conscience. Mais attention: il y a un changement de lieu! Exceptionnellement, cette séance aura lieu à la MSH Paris Nord (ligne 12, sortie: Front Populaire) dans la salle 401. A bientôt!

"Bien que Spinoza utilise le substantif conscientia et l’adjectif conscius de temps à autre, ses commentateurs ont toujours eu beaucoup de difficultés à tirer au clair une théorie spinoziste de la conscience. Je soutiendrai que, à quelques très rares exceptions près, ces termes désignent chez lui une sorte de lucidité <awareness> de bas niveau, et non pas une « conscience » <consciousness> en un sens riche. Bien plus, alors qu’il lui est possible de lister clairement les choses dont nous sommes lucides en cette façon, Spinoza n’a pas de théorie systématique de ce que sont lucidité et conscience. Sur ce point, les vues de Spinoza pourraient être comparées à celles de Hobbes, à qui la théorie spinoziste de l’imagination doit beaucoup. Je m’appuierai sur ces analyses pour proposer une résolution du « problème du pancréas » chez Spinoza, c’est-à-dire le paradoxe apparent selon lequel chacun de nous perçoit tout ce qui arrive dans le corps qui est l’objet de l’idée qui constitue notre esprit (Éthique II, Prop. 12) – y compris, par conséquent, ses organes internes et tous leurs états." D.G.

Daniel GARBER is the A. Watson Armour III University Professor of Philosophy at Princeton University, where he has taught since 2002. He is the author of Descartes’ Metaphysical Physics, Descartes Embodied, and Leibniz: Body, Substance, Monad, and the co-editor of the Cambridge History of Seventeenth Century Philosophy, as well as numerous articles in scholarly journals. His main work is in the history of philosophy, science, and politics in the early modern period.

SP8 + Steven Nadler: "Spinoza et Menasseh ben Israel: Des fictions et des faits"

Pour la prochaine séance du Séminaire Spinoza à Paris 8 (29 mars, 18h, salle J103), nous avons le grand plaisir de recevoir Steven Nadler pour une communication (en FR) au sujet de Spinoza et ses dettes biographiques et intellectuels à Menasseh ben Israel. À jeudi prochain !

“Il y a beaucoup de mythologie au sujet des relations entre Spinoza et Menasseh ben Israel, le rabbin de la congrégation portugaise d’Amsterdam et sans doute un des juifs le plus connu du monde pendant son vivant au dix-septième siècle. Menasseh, était-t-il vraiment l’inspirateur et mâitre intellectuel du jeune Spinoza ? Dans cette communication, nous examinerons les faits et les fictions au sujet des rapports personnels et philosophiques entre le philosophe et le rabbin.” S.N.

Steven NADLER est Professeur de philosophie et d’études juives à l’Université de Wisconsin-Madison (États-Unis), où il est aussi Directeur de l’Institut de recherche en sciences humaines. Spécialiste de la philosophie moderne, et particulièrement de Spinoza, plusieurs de ses livres ont été déjà traduits en français, dont Spinoza -une vie (Paris : Bayard, 2003, tr. par Jean-François Sené), sa célèbre biographie ; Le meilleur des mondes possibles -La rencontre entre Leibniz, Malebranche, et Arnaud (Paris : Bayard, 2011, tr. de Sophie Gallé-Soas) ; et Le philosophe, le prêtre et le peintre -Portrait de Descartes au Siècle d'Or (Paris : Alma, 2015, tr. de Myriam Dennehy).